Les rimes sont des sépultures
Leur encre est plus noire que celle des tombeaux
Elles servent aux troubadours sans guimbarde
Et aux cantonniers dans les fossés
Fleurs aux fusils des déserteurs
Elles taquinent le marbre évaluant l'éternité
Respirent la terre en sa friabilité
Troquent le rouge contre l'espoir
Rêveries évaporées et bulles de savon-ivre
La mort est là à n'en plus douter
Les mots se serrent les coudes
Droits dans leurs s-o-u-l-i-e-r-s
La rime se redresse
Quand on lui demande de s'agenouiller
Aux pieds /Aux pieds ? /Aux pieds !